mercredi 22 avril 2009

J'en ai.

On m'avait toujours dit que cela devait être un moment digne d'un conte de fées. La revue Fille d'aujourd'hui ne cessait de répéter à chaque mois que tout devait être parfait, qu'il fallait se sentir prête. J'étais prête. Vraiment. Mais il n'y avait pas de roses sur le lit, pas de chandelles qui sentent la vanille cheap, encore moins de chocolat pseudo-excitant comme on voit dans les films. Ça n'a pas fait suite à un souper romantique en tête à tête ni d'un film au cinéma d'ailleurs. Tout était différent. La journée avait commencé avec un dîner dans la voiture magique, dans le stationnement du Wal-Mart. Cela s'était poursuivi par une escapade chez Canadian Tire pendant que les pneus de la voiture magique faisaient peau neuve.

Il n'y avait pas de musique, pas de roses, pas de chocolat, pas de chandelle. C'était un mercredi après-midi, je revenais d'un examen de physique, d'un après-midi le non-romantique à souhait. Il n'y avait pas de musique mais une petite fille aux yeux confus, une fille qui chuchote je t'aime pour se faire rassurer. Il y avait un garçon-homme sûr de lui, le désir hurlant jusque dans ses yeux.
Il a dit deux mots et demi. Ça suffit à balancer ma raison à la poubelle, ça suffit à rendre la vie tellement plus normale. J'en ai. J'ai hoché la tête. Et on l'a fait. Évidemment, c'était tout sauf la perfection, vraiment. J'ai pleuré. Il m'a dit je t'aime, m'a fait comprendre je t'aime. Il m'a dit t'es belle, m'a fait comprendre la beauté. Il m'a rassurée, m'a fait sentir moins nulle.
Je ne sais pas si je suis devenue une «femme». Je ne sais pas trop ce que c'est être une femme. Mais je ne pense pas avoir maturé, ni grandit, ni quoi que ce soit. Je crois même au contraire que cela m'a rendu encore plus enfant.
& j'ai surtout compris que la vie continuait malgré tout. Que il n'y avait aucune case à cocher sur Facebook, que la Terre n'arrêterait pas, que sa belle-mère allait encore m'intimider, que son frère allait toujours me faire rire aux larmes, que sa voiture continuerait à être magique, que je mangerais encore avec mes parents, que je devrais tout de même faire mes devoirs de maths. J'ai compris, rationnellement. Il me reste un sacré bout de chemin à faire avant de me comprendre, de savoir pourquoi, comment et surtout de répondre à la question t'es sûre?
Le 22.04.09 aura toujours une petite place dans ma mémoire. Ta chambre, ton odeur, la texture de ta peau, ton regard, tes lèvres, ton torse; pour qui je serais prête à mourir. O., we made it. Je ne suis pas certaine de mon anglais, le tien est pourri en passant. Mais tu joues merveilleusement bien de la guitare, tu es merveilleusement beau et je veux apprendre de toi.
Je t'aime. Dans la confusion de ce texte, je t'aime. Dans mes joues qui étouffent un peu sous toute cette eau, dans ce moment de gêne qu'on gardera sous silence, dans tous ces mots qui ne respirent aucune logique, dans ce texte que je devrais laisser en mode brouillon...Dans tout ça, je t'aime. C'est pas pire.

1 commentaire:

La Brunette a dit…

Wow. Tes textes sont toujours si touchant pour parler de la réalité. J'adore.