mardi 11 août 2009

j'ai envoyé aucune carte postale

Je n'ai jamais cru que j'étais comme les autres. Je pense qu'on se croit tous différents des autres, tellement à part, mais moi c'est vrai. J'ai un cake choco à la place du coeur, mes yeux sont des nuages et j'ai la bouche papillon. Tu feras comme tu veux, j'ai un corps labyrinthe où tout le monde se perd et puis fais gaffe au cyclope qui se cache juste-en dessous de mes cheveux.
J'ai toujours trouvé drole la communion qu'il y avait entre le mot «géant» et «genant», mais je ne t'en voudrai pas si tu trouves cela complètement ridicule. Je te prendrai simplement pour un con. Je ne me casse plus la tete. J'ai déjà perdu trop de temps a m'étendre la cervelle un peu partout sur le carrelage. Je n'ai d'ailleurs jamais pu retrouver ce temps alors je fais attention à ne plus l'égarer. Je me fous donc de ce que tu pourras penser de moi en me voyant marcher avec une pasteque dans les mains et un chandail vol, plein de peinture.
Je dors certes, mais ce n'est plus vraiment du sommeil. C'est une sorte d'état latent, à mi-chemin entre le reve et l'utopie, mais je dis ca en n'ayant aucune notion des distances. Je mange certes, mais ma soupe s'est répandue partout sur le couvre lit, je n'ai pas voulu appeler ma mère, je savais qu'elle me gronderait. J'ai pris une éponge, la tache rouge de la soupe s'est transformée en un gros cerne rose. Ca m'a fait de la peine d'avoir tout gaché, mais j'ai trouvé personne a qui le dire; J'ai donc été voir mon chat, il a ouvert grand ses oreilles, il a remué les moustaches et m'a dit de ne pas m'en faire, qu'il m'aiderait a faire de jolies taches si je le voulais bien. J'ai pris sa gamelle remplie de lait, il l'a tenue entre ses pattes et l'a délicatement versée sur le canapé violet. On a continué. Du coup, après 14 minutes, mon appartement ressemblait a rien, ca me plaisait, j'ai pris une photo dans ma tete et j'ai appelé la femme de ménage.
La femme de ménage allait arriver, mais je me suis réveillée trop tot. C'est donc Patrick Watson qui a pris le relais en me couinant Big bird in a small cage. Si seulement tu savais Pat, que ta cage, il n'a que toi pour en construire les barreaux. Qu'il n'y a aussi que toi pour les détruire. Et à coup de fer a repasser s'il le faut.
papier (j'aurais aimé écrire sur du papier, ca aurait été plus classe)
piano (mon oeil que tu sais pas en jouer, pioche encore)
panier (je voudrais qu'un chat y fasse le trajet)

samedi 1 août 2009

Sans lendemain.

J'ai plongé ma tete dans le lavabo, le lavabo crasse, avec de l'eau pas plus propre. J'ai mis ma tete toute propre, je n'ai meme pas fermé les yeux, je voulais voir la grosse tache rousse qui trone juste en dessous du robinet. Je me suis piquée les yeux, ca faisait mal. Tant pis, j'aurai les yeux rouges, tu croieras que j'ai fumé mais toi, tu t'en fous. Tu me dirais surement bien joué.Mais je ne joue plus bien. Je m'enmèle dans mes mots, je trébuche sur chaque syllabe. Fuck it. J'ai donc arreté de parler, j'ai opté pour la simplicité et on se balance de l'impression que je donne. Tu me dirais quand meme bien joué. C'est tout le temps ce que tu me dis. Quoique je fasse ou que je ne fasse pas. Ca gave. Je suis gavée de notre non conversation. On ne parle jamais.Je me perds, me refous la tete dans le lavabo. Beurk. Il est toujours aussi sale. Ce me leve le coeur, je ne laisse rien sortir. Ma bouche s'ouvre, je bois de l'eau mais je retourne travailler. Je n'ai pas le choix, pas le choix. Et puis si, je l'ai. Je pourrais toujours partir en Espagne avec lui, question que ca déboite, que tu me débites des mots que je ne comprends pas, que tu fasses la fete, que je m'efface doucement, que je ne fasse que profiter de la vision de gens qui s'amusent. Mais je ne le fais pas. Je m'enfonce la tete dans l'eau, je ne perds meme plus souffle, je vais travailler.Je me dois de nettoyer le lavabo. De le décrasser, de me décrisser. Je ne le vousvoie plus, je m'accoutume a cette saleté, je finis par l'aimer. Ca fait peur de se rendre compte qu'on aimer ce qu'on détestait au départ. Aimer le laid, notre laid.Je fais n'importe quoi. Mais sans parler. La tete dans le lavabo. Je fais n'importe quoi, mais je ne me vois pas faire autrement. Ca serait tellement facile.