jeudi 29 octobre 2009

Et le mot armure devient art-mur.

Maman, tu m’as mise au monde sans trop savoir dans quoi tu t’embarquais. Je suis arrivée sur cette drôle de planète en ne sachant pas trop quoi y faire. Papa et toi m’avez donné le nom de Sandrine. Je vous remercie d’ailleurs d’avoir eu l’intelligence de ne pas m’affubler d’un de ces prénoms bizarre à l’orthographe douteuse.
J’ai été accueillie avec une claque sur les fesses, mes yeux bleus se sont vite remplis de larmes, j’ai pleuré un peu parce que ça faisait mal mais beaucoup pour attirer votre attention. Maman, je te dis tout ça mais je n’ai aucun souvenir de ce moment, ni des quelques années qui suivirent ma naissance. Tous les grands pensants s’entendent pour dire que c’est une période charnière du développement de l’enfant, que cela le façonnera pour le reste de sa vie. J’imagine que je dois donc vous remercier de m’avoir prodigué soins et attentions, d’avoir fait tout ce qui était en votre pouvoir pour rendre cette période des mieux pour moi.
Mais j’ai aujourd’hui dix-huit ans maman. Je suis officiellement majeure. Je peux acheter clopes et alcool, bouffer ma santé et même vider mon portefeuille en allant balancer mon argent dans des machines qui font trop de bruits. Mais je ne fais rien de ça. J’ai aucune idée de comment on fait ce genre de trucs, mais surtout de pourquoi on fait tout ça.
Maman, je ne sais ce que vous avez fait mais il y a quelque chose qui cloche. Je ne peux avoir dix-huit ans. C’est impossible. Il y a du avoir erreur quelque part. Vous avez falsifié mon certificat de naissance, vous avez mis un accélérant dans toutes les cellules de mon corps, mais en oubliant le cœur. Ça ne tourne pas rond, j’ai les formes d’une fille de dix-huit mais la maturité d’une enfant de quatre ans et demi.
Je vais exploser maman, déchirée entre deux réalités. Le «vrai monde» qui me tire vers l’âge adulte et ces trippes qui ne font autre chose que m’appeler dans l’enfance. Je suis entre larme et rire. Je ne sais plus trouver le milieu, cet équilibre si précieux. Je l’ai perdu. Je pervertis mon enfance, ce côté pur et innocent en faisant toute sorte de chose que je ne me serais jamais pensée capable de faire. Maman, j’ai envie de me poser, de passer ma vie avec ce garçon. Tu imagines? J’ai envie de replier ces grandes ailes de papillons et ne plus les déployer que pour lui. Je ne me saisis plus. Moi aussi je grandis, maman? Moi aussi, un jour, j’aurai envie de cette voiture familiale, de ce gazon bien coupé et de ce bungalow douillet?
Ça me fait peur tout ça maman. J’aurais besoin de la plus grande liberté et, en même temps, de tes bras qui m’accueillent sans jugement. Je deviens émotive maman. J’arrête ici.

mercredi 7 octobre 2009

Elle aurait préféré mourir plutôt que de composer avec le réel.

Aller-retour. Entre deux endroits plus ou moins distincts. D'un côté, un coeur qui fond sous la nostalgie, enterré sous des occasisons qui ne viennent jamais vraiment. Et de l'autre, une certitude, qui prend au ventre, qui fait perdre l'équilibre. Au centre, il n'y rien, Que le néant, celui qui effraie.
Aller-retour d'un endroit à l'autre. Tu me manges la ration Petit, c'est même pas permis. J'en perds le contrôle, une affaire de fou. Je parle de l'avenir, du nôtre, comme si c'était la chose la plus normale du monde.
Et pourtant, j'ai peur d'une peur si grande qu'elle ne se perçoit même plus.

Wish there was something I, could say or do
I can resist anything but, the temptation from you