dimanche 8 mars 2009

& pour ça: merci l'artiste.

Petit, le printemps a récidivé. Je croyais qu'il n'arriverait jamais, qu'il resterait terré quelque part où il fait mieux vivre. Mais il est venu envahir ma journée et colorer mes yeux d'un bleu que je n'avais encore jamais vu. La vieille madame du dépanneur m'a dit: «Tu as les belles yeux.» Je lui ai dit merci en sachant que je venais de trouver la plus belle des poésies. J'ai voulu me l'approprier, me faire croire que moi aussi mes mots pouvaient chanter. Mais je me suis vite rendue compte que même si le printemps chatouillait chacun de mes cils, il ne pouvait y avoir de jolies mélodies sans toi. Je suis donc allée chez toi. Tu dormais encore et il n'y avait rien de plus beau que le soleil qui s'amusait à te barbouiller le visage de rayons. Je t'ai réveillé doucement, en te criant à l'abordage et tu ne t'es même pas fâché. C'était surement parce que l'immense thermomètre atroce qui tronait sur le rebord de ta fenêtre venait mettre du rouge jusqu'à la barre du 10. Tu as bien vu que le printemps était sorti de son trou et ça t'a collé un sourire en or en plein visage. Je ne pouvais que sourire encore plus. T'étais vraiment le plus beau. On a pas mis de manteaux. C'était surement un peu trop extrémiste parce qu'il ne faisait pas si chaud, mais à quoi bon. Le printemps m'avait rendue ivre et ton regard m'avait rendue complètement défoncée. Tant pis pour la sobriété, c'est toi qui allait conduire. On a mis Oasis, rien d'autre n'aurait pu venir jouer dans ta voiture verte. Le toit s'est ouvert de lui-même, il a compris que cette ballade en voiture ne pouvait se faire avec lui fermé.
Petit, on a roulé jsuqu'a Farnham, Valleyfield, Pommainville, je ne sais. Je n'ai jamais eu le sens de l'orientation. Mais on aurait bien pu rouler jusqu'à Tokyo que j'aurais été aussi excitée. T'es un magicien, tu me fait feeler tellement bien que ce n'est pas possible. J'étais contente ce matin quand j'ai compris que l'hiver était allé s'enterrer, mais je l'étais encore plus quand je t'ai vu endormi, quand je t'ai vu te réveiller, mettre ton chandail, te frotter les yeux, sortir de ton lit, démarrer ta voiture. Tout. Tu étais divin dans chacune de tes actions et le printemps ne faisait qu'accentuer cette beauté qui empreint déjà chacune des parcelles de ta peau.
Petit, quand on est revenu à la maison, la nostalgie n'est même pas venue se frayer un chemin jusqu'à mon coeur. Je crois qu'elle a compris que j'y croyais enfin. Je crois que j'ai enfin compris que j'y croyais.
Petit, t'étais vraiment le plus beau. Tu es le plus beau. Toujours.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est où ça, Pommainville ?

Sandrine Boréale a dit…

Hahha
C'est ça la beauté; j'en ai aucune idée :)