dimanche 15 mars 2009

Je ne suis pas morte. Je suis simplement dans le pire programme de cégep: sciences natures.

Petit, j'ai écouté ton coeur battre la chamade. Il a roulé jusque dans mes mains, je ne l'ai pas laissé tomber. Je ne voulais pas qu'il se ramasse par terre et qu'il se salisse. Du coup, j'avais ton coeur dans les mains et tes yeux qui me demandaient de savoir. Savoir pourquoi ton visage se noyait dans les larmes à chaque seconde, savoir pourquoi tes mains de supershéros n'avaient plus aucun pouvoir, savoir si c'était normal que tes oreilles d'éléphanteaux souffrent de l'absence de mes mots. J'aurais voulu tout te crier, te hurler ma rage, mon désespoir, ma souffrance. Te faire comprendre que tes petits problèmes dignes d'une émission de Télétoon n'étaient rien comparés à mon drame de soap américain. C'était fake ce que je vivais, c'était dans ma tête, dans ma grande imagination, mais j'arrivais tout de même à me ronger la raison et à me faire croire que c'était vrai. Toi, tes drames étaient petits mais réels. Moi, mes drames étaient énormes mais irréels. Et on arrivait à souffrir sur la même ligne, comme si cela devenait quantifiable et qu'on avait décidé de miser la même chose au jeu de la roulette. Mais les mots doux et intelligents me manquaient et crier dans un si petit restaurant aurait été assez impoli. Je t'ai donc condui jusqu'à ta voiture, elle était magique. J'ai mis la radio, c'était les deux zoufs qui parlaient encore de n'importe quoi. Je t'ai demandé de conduire où tu voulais. J'ai compté jusuq'à 500, c'était long. Je t'ai dit de t'arrêter, on était rendu devant un joli parc. J'avais évidemment triché, je ne m'étais rendu qu'à 427 mais cet endroit était parfait. On est sorti, tu comprenais pas trop mais tu savais que c'était tout à fait mon genre. J'ai crié, ça m'a fait du bien. J'ai pleuré, ça fait encore plus de bien. Tu as suivi. Tu as crié, puis pleuré. On avait l'air de deux tatas comico-dramatique dans un parc d'enfants. Ce que personne ne savait c'est qu'on était nous mêmes les pires enfants que cette Terre n'ait jamais portée. Je me suis sentie un peu mieux et je t'ai conté ma vie. C'était la cinquième fois que tu l'entendais mais tu m'écoutais tout de même comme si je te contais la plus belle des histoitres. Tu m'as aussi conté ta vie. Je buvais chacune de tes paroles. C'était chaud, parfois sucré, souvent amer, mais ça me faisait tellement de bien.On est retourné dans ta voiture. Elle était encore magique, mais mon regard comportait maintenant un peu de magie lui aussi. Le trajet s'est fait sans que tu n'ouvres la bouche. J'ai gardé la mienne fermée aussi. Je regardais dehors, juste pour me faire comprendre qu'il n'y avait rien d'aussi beau que la personne assise à côté de moi. On est arrivé chez moi, tu as décidé de partir le lecteur Cd à cet instant. On est resté le tout le temps du cd à se prendre les mains et à se regarder dans les yeux.- Petit, il faut que je te dise. Ton visage n'a pas à se noyer dans les larmes. Il devrait plutôt être inondé de soleil. Tu devrais avoir les joues qui picotent à force de briller. Faut que je te dise aussi que tes mains sont encore et toujours des supers héros et que ça me ravit le coeur à chaque fois que tu les poses sur moi. Je tiens aussi à te dire que tes oreilles d'éléphanteaux m'ont entendues crier aujourd'hui. Je veux maintenant qu'elle m'entende rire, je veux qu'elles soient ensevlies sous mon rire, sous mes paroles. Des paroles gentilles. Petit, t'es une perle. Ça saute aux yeux. Je m'excuse d'être parfois si conne.- Je t'aime Petit Pois.On s'est embrassé, je suis partie, je pesais 854 livres de moins. Ça faisait du bien de pouvoir rentrer dans mes jeans à nouveau.Petit, on est les pire. Et je nous aime comme ça. Brouillons à souhaits, uniques et même un peu batêche. Je nous aime parce qu'on est tout ce que les autres ne pensent pas de nous. Petit, je veux que tu portes mon sourire dans tes yeux à jamais.

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