jeudi 15 janvier 2009

Retour à la normale. Effacer l'effacement non-effacé.

Petit, il y a un vide à mes pieds. Immense. Cinq univers pourrait y rentrer et il resterait même de la place pour le gros Hulk Hogan. Je voudrais te crier toutes les obscénités que cette Terre permet, te cracher dessus, t'humilier, t'abaisser, te diminuer, te réduire à de la petite poussière sale & noire, comme tu as fait avec moi. Tu m'as quitté. Définitivement. C'est un point de non-retour Petit pois. Beurk que je t'ai répondu. Je te l'ai pas dit, j'étais incapable d'ouvrir la bouche, mais je le pensais très fort. Pourquoi? Cette question volait dans ma tête, allait jusque sur le bout de ma langue mais ne se rendait pas plus loin. Elle aurait eu la force d'ouvrir ma bouche et te hurler dessus mais elle n'avait pas le courage. Elle est restée cloîtrer entre mes amygdales et moi je suis partie. Je n'ai pas pris le temps de te regarder, encore moins de te dire au revoir. J'avais littéralement le coeur en compote et je devais faire attention à ne pas marcher dans le néant que tu venais juste de créer. J'ai essayé de ne pas exploser, de ne pas déverser toute l'eau du lac Michigan dans ta chambre, ni dans ton hall d'entrée et je me suis même retenue dans ta grand allée. Mais dès que j'ai mis le pied dans la rue tout est sorti. Les pires mots de la galaxie, des larmes pour abreuver tous les petits africains de Vision Mondiale. J'avais de la difficulté à mettre un pied devant l'autre, comme si j'avais perdu tout repère, toute logique. Même la minime logique. J'ai réussi à aller chez moi, à me traîner dans ma chambre et c'est là que j'ai vraiment réalisé: Tu ne ferais plus partie de ma vie de cette manière. J'ai arrêté de pleurer, sec. Cette constatation me faisait plus mal que tout. Cela dépassait vraiment les larmes.

& j'ai vu le coton ouaté que tu avais oublié sur mon lit. Celui qui était d'un rouge atroce, celui dans lequel j'avais 1ooo fois dormis, celui que tu portais quand tes parents s'étaient séparés et que tu avais hiverné une semaine chez moi, celui que tu avais mis pour rencontrer mes parents, celui dans lequel j'avais maintes fois pleurés, ris, rêver. Il était là, en boule, sur mon lit, innocent, ne sachant pas qu'il venait de me déchirer le coeur. J'ai eu le réflexe de t'appeler, de rire de ton oubli en te disant que je le garderais jusqu'à ce que mort s'en suive ou qu'encore tu viennes le chercher. Mais ça ne marchait plus comme ça. Et ça me tuait. Jamais plus je ne pourrai t'appeler à 3 heures du matin pour te dire que je t'aime pour ensuite raccroché en vitesse. Je ne pourrai plus agacer ta mère à cause de sa petite mèche blanche pour ensuite devenir sa meilleure amie, rire aux éclats avec ton frère après avoir regardé le même vidéo sur Youtube 897 fois, me faire raconter l'histoire du Mexique, du Congo & du Guatemala par ton père. Jamais plus. Je ne pourrai plus arriver chez toi à l'improviste et m'y sentir comme chez moi. Je ne pourrai plus te voir arriver à l'improviste chez moi et être heureuse comme une vrai reine. Jamais plus ton agenda oublié chez moi dans lequel je t'écrivais les plus jolies choses, jamais plus de soirées chez ton meilleur ami avec 1ooo inconnus rendus une énième famille. Jamais plus de tous ces événements qui façonnaient mon quotidien, sculptaient ma vie. C'est fini Petit. Et je n'ai même pas envie de te demander pourquoi tu m'as laissé. Te parler en sachant que je ne pourrai t'embrasser, te serrer dans mes bras ou même juste jouer avec tes cheveux me piétine le coeur comme une horde de chevaux en furie.

Petit, je ne souhaite pas ton malheur. Je suis probablement la fille la plus immature au monde, mais j'ai aujourd'hui la maturité et surtout un amour sans borne envers toi pour te souhaiter le plus grand des bonheurs. Sincèrement. Ça fait noble dit comme ça, mais c'est purement égoïste. Parce que je vais sûrement vouloir mourir en te voyant en aimer une autre, rire avec une autre mais je mourrerai assurément de te voir malheureux.

Petit, j'ai fait le pire des cauchemars cette nuit. Je me suis réveillée ce matin et tu m'avais envoyé un message texte:
Petit Pois, papier, panier, piano. Voila. Jvoulais ke tu pense a moi en 1er cmatin. Jtm.
Petit, j'ai fait le pire des cauchemars cette nuit. Et j'ai pu prendre conscience de l'immense place que tu prenais dans ma vie. Je continuerai certainement à vivre si tu me laissais, mais il manquerait un peu de colle pour m'apposer le plus beau des sourires chaque matin.

Petit, t'as vraiment oublié ton coton ouaté rouge sur mon lit. Mais je ne t'appellerai pas pour que tu viennes le chercher. Je vais plutôt le garder jusqu'à ce que tu t'en rendes compte, pour avoir une petite partie de toi, sur moi, quand je le veux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

une vraie dr. frankenstein des mots

les exagérations sont succulentes
et les lectures en débordent de vie!