dimanche 22 février 2009

Joli chaos.

Le film s'est terminé à 1oh43. Je viens de rentrer chez moi; il est 1h35. Le calcul est simple: je t'aime.

On est encore le 21 février, mais c'est une toute autre journée. Entre le aurevoir dans ta voiture et le moment où j'écris ces lignes, j'ai eu le temps de faire le ménage de ma chambre, de résoudre 16 équations différentielles et de manger des biscuits froids. J'ai surtout eu le temps de me repasser à l'infini la soirée d'hier dans chaque détail, en pesant sur pause lors des plus jolis moments. Et en restant sur pause pour un instant qui a probablement duré 1 seconde et demi. Simplement le temps que tu me chuchotes Carpe Diem à l'oreille. Sur le moment je n'ai pas su comment réagir, tiraillée entre l'envie de pleurer quatre mers Méditéranées et celui d'aller accrocher mon sourire à mes oreilles. Et encore aujourd'hui, je dois avouer que j'ai l'esprit confus, comme rempli de mille fourmis qui engourdissent tout raisonnement logique. J'ai une irrésistible envie de dire qu'importe la France, ces deux mois, cet éloignement. Qu'importe qu'on passe deux mois à 8 millions de kilomètres l'un de l'autre; on s'aime. Mais j'ai aussi un désir tapi sous un tas de convictions déchues qui me hurle de faire ce que je m'étais promis que je ne ferais jamais: jamais je ne règlerais ma vie, mes projets, mes ambitions en fonction de quelqu'un d'autre. Que jamais je ne m'empêcherais de faire quoi que ce soit pour quelqu'un. Féminisme, pure égoïsme, indépendantisme ou simple ignorance du mot amour. Je ne sais. Mais j'opte tout de même pour la dernière proposition. Je n'aurais jamais pensé que quelqu'un serait assez fort pour me sortir de mes convictions de fille indépendant, limite ermite, écrivant sur l'amour en étant convaincue que cela ne resterait que fiction. De la jolie fiction. Mais tu as été assez fort. Et tu es même assez fort pour me pousser loin de ça et m'amener vers un moi tout de même plus sauvage mais totalement sociable quand tu es à mes côtés. Non seulement ça, mais tu as réussi à me faire devenir dépendante de toi un peu plus chaque jour. Un véritable tour de force si on considère que je me tanne habituellement après 28 secondes. Tu es fort. Vraiment. Et ça me fait chier. Je me surprends même à souhaiter recevoir une lettre me disant qu'ils ont choisi quelqu'un d'autre pour ce voyage, simplement pour avoir une excuse pour vivre avec toi un été d'amour. Tu es terrible. Terriblement génial dans toutes les atrocités de remise en question que tu me fais vivre. Carpe Diem. C'est bien ce que tu m'as dit?
- Tu connais Carpe Diem Sandrine? Je t'aime.
C'est à ce moment que j'ai eu le goût de pleurer/rire/te sauter au visage/t'embrasser/être ailleurs/rester là toute ma vie. C'est maintenant que je me rends compte que je n'arrive jamais à me souvenir de nos soirées de façon chronologique. Mais je peux tout de même te dire que c'est quand tu m'as dit:
- Je suis malade Sandrine, j'ai une maladie. À chaque fois que tu es dans mes bras, je ne peux pas te lâcher.
Que c'est quand tu m'as dit ça que j'ai sur que je voulais te rendre malade sans fin, question qu'on soit deux dans cette douce-amère maladie qu'on appelle l'amour.

& si jamais j'ai l'opportunité, je partirai. Promis. Pour moi. Promis. Avec le sourire. Promis aussi.

[...]
- J'ai passé le plus beau jour de ma vie. Et je n'arrive pas à comprendre comment vous pouvez peindre l'invisible.

- Cela seul mérite qu'on s'y attarde. L'invisible et l'infini. Pourquoi peindre des objets qui ont un contour?

- De quelle façon vous y prenez-vous pour réussir quelque chose de limpide avec de la matière opaque?

- Il faut du bruit pour entendre le silence.
[...]
Lorsque j'étais une euvre d'art, Eric-Emmanuel Schmitt

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