samedi 4 octobre 2008

C'est peut-être pas juste le bon moment pour l'amitié. J'ai peut-être encore besoin de souffrir.

Petit, je suis tannée de boire de la limonade et non pas du vin. J'arrête de jouer à l'innocente. Allez, voilà. J'ai maintenant des yeux qui ont vu la misère, la pauvreté, la souffrance, un coeur qui a tout vécu et une tête sur les épaules. Donc, la prochaine fois qu'on se verra, je serai adulte et tu devras suivre. J'accepterai rien en dessous de la première classe. Toi en costard et cravate, je mettrai ma grande robe et mon chanel. Il y aura une bonne bouteille de vin, un paquet de clopes. On se laissera prendre à la gorge par le désir, yeux dans les yeux. Yeux d'adultes. Je dénouerai d'abord ta cravate, c'est ce qu'ils font dans les films. Je reculerai quand tu avanceras vers moi, juste pour que tu me désires un peu plus. Les draps en satins seront mis. Et toi tu auras apporter des roses. C'est tellement mieux que les marguerites de ton jardin quand tu y penses. Je laisserai l'alcool me noyer. Mais tu seras homme, fier et fort. Et tu ne me laisseras pas me faire avaler. Ta cravate et ta chemise se feront amie avec ma robe, sur le sol. Les talons me tueront les pieds mais je ne dirai rien car tu ne cesseras de me répéter: «T'es magnifique chérie». J'en rirai. La gorge déployée. Un peu de musique baroque viendra rendre le tout plus chic. De la classe petit. La vraie. T'auras jamais vu ça. Que du chic, du chic de grandes personnes. Après tout, je serai bientôt majeure. Alors, que finisse les conneries de petit pois...Et puis merde. T'ammèneras tes marguerites et ton gros sweatshirt jaune. Parce que je ne suis pas une adulte qui joue à l'enfant mais plutôt un enfant qui ne veut pas jouer à l'adulte.

1 commentaire:

TG a dit…

"Parce que je ne suis pas une adulte qui joue à l'enfant mais plutôt un enfant qui ne veut pas jouer à l'adulte."

C'est exactement ce que je ressens... Je viens tout juste d'avoir l'âge critique et merde...j'ai l'impression d'être forcé d'oublier tous mes petits délires enfantins. En grandissant on ne fait qu'oublier, l'essence il est là, dans l'enfant. Mais bon, tout ça, ce fatras juvéniles, on le retrouve dans la poésie.

Et de surcroît dans la tienne.
Ta prose est souriante et voletante. J'espère pouvoir continuer à te lire.

Jo-